Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 8, 1797.djvu/185

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avidement saisis par Olimpe, promptement rapportés par elle au cardinal, qui, par faiblesse ou par méchanceté… peut-être par unique envie de se venger du refus de sa nièce, met aussitôt après ses trousses, tous les sbirres de l’état ecclésiastique. La pauvre fille est attrapée sur les confins du royaume de Naples, au moment où elle allait se jeter dans un couvent de Bernardines, dépendant encore de l’état romain. Ramenée dans Rome, elle y est aussitôt mise au cachot ; Sbrigani trouve des témoins qui déposent contre elle ; il ne s’agit que de savoir ce qu’elle a fait de l’argent et des bijoux ; d’autres témoins, également gagnés par nous, déposent qu’elle a tout remis à un Napolitain qu’elle aime, et qui a quitté Rome quelques jours avant elle… Toutes ces dépositions s’enchaînent si bien ; nous savons donner à toutes un si grand air de vérité, que la pauvre créature est condamnée le septième jour, à mort ; on lui coupa le cou, dans la place Saint-Ange, et j’eus le plaisir d’assister à son supplice, à côté de Sbrigani, qui me branlait pendant ce tems-là. Être suprême, m’écriai-je ! dès que l’opération fut faite ; voilà donc comme