Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 8, 1797.djvu/197

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glise, est débauché, impie, meurtrier… tu verras comme il aime le sang. Près du lieu où se célébreront ces orgies, est le cabinet des trésors de l’état, je me charge de t’y faire entrer ; il y a là des millions à prendre, ne crains rien, nous les emporterions sous ses yeux qu’il n’oserait rien dire… Nous aurons son secret, il frémirait de nous le voir trahir : ai-je ta parole ? — Peux-tu douter de moi, quand il s’agit d’un crime ? — Mais surtout que Grillo n’en sache jamais rien. — Augure mieux de ma sagesse, Olimpe, et ne t’imagine pas qu’une fantaisie me fasse compromettre ou négliger une passion ; je m’amuse d’un goût, mais ne me fixe jamais qu’à l’infamie ; elle seule a des droits sur mon cœur, elle seule aura toujours celui de m’enflâmer… C’est que le crime est si délicieux ! me dit Olimpe, je ne connais rien qui m’échauffe comme le crime. L’amour est si bête auprès de lui ; ah ! chère amie, poursuivit cette femme emportée, j’en suis au point de n’en plus trouver d’assez fort pour moi ; ceux que la vengeance m’a fait commettre, ne me paraissent pas aussi bons que ceux de la lubricité dont je te dois la connaissance ; je ché-