Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 8, 1797.djvu/241

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Soyez sûre que le mendiant, toujours nuisible, non seulement profite de la part d’un homme utile, ce qui est déjà un vice dans l’état, mais deviendrai lui-même bientôt dangereux si vos aumônes viennent à lui manquer : je veux que loin d’en donner à de tels malheureux, on ne s’occupe, au contraire, qu’à les extirper totalement ; je veux qu’on les détruise ; faut-il trancher le mot, je veux qu’on les tue comme on faisait d’une race d’animaux venimeux. Telle est donc la première raison qui m’a fait proposer à la princesse Borghèse cent mille écus romains pour anéantir ces maisons. La seconde est que j’élève à la place de ces hôpitaux, un vaste bâtiment qui aura l’air d’en tenir lieu, et qui ne sera néanmoins qu’un hospice pour les voyageurs, ce qui n’a nul inconvénient. Je demande, pour cette maison, les revenus des hôpitaux ; je les obtiens, et j’y gagne cent mille écus de rente ; ce n’est donc que la première année d’un revenu sûr, que je sacrifie à madame de Borghèse, qui a, dit-elle, dans le comte Bracciani, l’homme qui convient pour mettre Rome dans le cas de n’avoir plus de ces maisons, et de desi-