Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 8, 1797.djvu/268

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foutre. Cette résolution s’adopte ; nos deux libertins, sans s’embarrasser s’ils nous laissent en chemin ou non, quittent à l’instant leurs montures, et les plaisirs de la table viennent faire diversion à ceux de la lubricité ; au milieu du repas, Ghigi presqu’ivre, veut qu’on couche à plat-ventre sur la table celle des petites filles qu’il n’avait pas fouetée, et qu’on lui mange une douzaine de crêpes[1] toutes bouillantes sur les fesses, on exécute ; la pauvre enfant brûlée jusqu’au vif jette des cris affreux qui n’empêchent pas les convives de piquer vigoureusement de leurs fourchettes les morceaux qu’ils prennent sur le derrière sanglant de cette infortunée. Il serait plaisant de lui en faire autant sur la gorge, dit Bracciani. Je le veux, dit Ghigi ; mais c’est à condition que je la clisteriserai pendant ce tems-là avec de l’eau bouillante ; et moi dans le con avec de l’eau, forte, dit Olimpe, toujours emportée dès qu’il s’agissait d’infamie. Puisqu’il faut que je prononce à mon tour, observai-je à

  1. Espèce d’omelette très-mince, et qui se mange au sucre.