Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 8, 1797.djvu/298

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Bembo, son ami, qui lui citait un passage de l’Écriture : Eh ! que diable venez-vous me dire ici, avec vos fables de Jésus-Christ?

Un Jules III, vrai sardanapale, qui porta l’impudence au point d’élever son bardache au cardinalat ; qui, nud un jour dans sa chambre, obligea les cardinaux qui y entraient de se mettre de même, en leur disant, mes amis, si nous courions ainsi les rues de Rome, on ne nous révérerait pas tant. Or, si nos habits seuls inspirent du respect, ce n’est donc qu’à eux que nous avons l’obligation d’être quelque chose.

Un Pie V, révéré comme un saint, fanatique, cruel, qui fut la cause de toutes les persécutions exercées en France contre les Protestans, instigateur des férocités du duc d’Albe, assassin de Paléario, dont le seul crime était d’avoir dit que l’inquisition avait un poignard destiné à frapper les gens de lettres, et qui prétendait enfin n’avoir jamais autant désespéré de son salut que lorsqu’il était Pape.

Un Grégoire XIII, affreux panégyriste de la Saint-Barthélemi, et qui, par des lettres particulières, félicita Charles IX de ce qu’il avait tiré lui-même sur les Protestans.