Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 8, 1797.djvu/306

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Oh ! mon ami, interrompis-je, j’étais digne de ce spectacle ; j’aurais bien voulu l’observer ; ma haine pour ta secte infâme, me l’eût rendu bien doux à considérer. N’ou-

    comme incendiaires de la ville de Rome. Ces chrétiens, poursuit Tacite, étaient des gens haïs pour leur infamie, et à cause d’un fripon, nommé Christ, leur fondateur, lequel mourut dans les derniers supplices, sous le règne de Tibère ; mais cette pernicieuse secte, après avoir été réprimée quelque tems, pullullait tout de nouveau, non-seulement dans le lieu de sa naissance, mais dans Rome même, qui est le rendez-vous, et comme l’égout de toutes les ordures du monde. On se saisit donc d’abord de ceux qui s’avouaient de cette secte infâme ; et par leurs aveux, on découvrit une infinité d’autres coquins pareils, qui furent convaincus, et de crimes atroces, et d’être couverts de la haine du genre humain, La preuve du point auquel on les haïssait, est qu’on insultait à leur mort, en les couvrant de peaux de bêtes sauvages, et en les faisant dévorer par les chiens, ou en les attachant à des croix, quelquefois aussi en les brûlant comme des fagots, afin d’éclairer les rues et les grands chemins. (c’est pour le coup qu’on pouvait dire lux in luce)