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elle-même aucun prix, elle peut être, ou ne pas être, sans que l’élément dont elle émane, en souffre ; elle ne doit rien à cet élément, et cet élément ne lui doit rien. Qu’une autre vibration différente de celle de la chaleur, vienne modifier cet élément, il existera toujours sous sa nouvelle modification, et cette vapeur, qui devenait son résultat sous la première, ne le sera plus sous la seconde. Que la nature se trouve soumise à d’autres loix, ces créatures qui résultent des loix actuelles, n’existeront plus sous les loix nouvelles, et la nature existera pourtant toujours, quoique par des loix différentes. Les rapports de l’homme à la nature, ou de la nature à l’homme, sont donc nuls ; la nature ne peut enchaîner l’homme par aucune loix, l’homme ne dépend en rien de la nature, ils ne se doivent rien l’un à l’autre, et ne peuvent ni s’offenser ni se servir ; l’un a produit malgré soi, de ce moment, aucun rapport réel ; l’autre est produit malgré lui, et conséquemment nul rapport. Une fois lancé, l’homme ne tient plus à la nature ; Une fois que la nature a lancé, elle ne peut plus rien sur l’homme ; toutes ses loix sont particulières.