Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 9, 1797.djvu/147

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celle que j’accuse, la condamnent d’un commun accord, aux plus effrayans des supplices. Emma, confondue d’une telle accusation, veut récriminer contre moi ; on la fait taire, et la malheureuse, confiée à mes soins, pendant que des scènes lubriques s’arrangent autour de l’échafaud dressé pour son supplice, est écorchée vive, puis brûlée à petit feu sur toutes les parties que je dépouillais en détail : on me suçait pendant ce tems-là, et mes quatre amis, foutant chacun un bardache, étaient fouettés par leurs épouses, que gamahuchaient de jeunes filles : je n’avais de mes jours déchargé plus délicieusement. L’opération faite, on se mêla ; ce fut alors qu’Amélie, l’épouse de Volf, s’approcha de moi : j’aime ta fermeté, me dit-elle, je m’appercevais depuis long-tems que cette femme n’était pas faite pour toi, je te conviens mieux, Borchamps ; mais je vais t’étonner : jure-moi qu’un jour aussi, je serai ta victime. Mon imagination va te surprendre, mon ami, quoiqu’il en soit, je ne puis t’en cacher le délire ; mon mari m’aime trop pour me satisfaire ; depuis l’âge de quinze ans, ma tête ne s’est embrasée qu’à l’idée de