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sa figure était agréable, et le premier effet de notre confiance fut de nous enculer tous deux. Ce n’est pas, me dit le Hongrois, aussitôt que nous eûmes fini, l’absence ou le besoin des femmes qui me porte à ce que je viens de faire, c’est le goût seul. J’idolâtre les hommes et j’abhorre les femmes : il en existerait des millions ici, que je n’en toucherais pas une. Est-il, demandai-je à mon camarade, quelqu’autre individu dans cette misérable contrée, que nous puissions associer à nos sodomites plaisirs. Oui, me dit Tergowitz ; non loin d’ici demeure un Polonais, appelé Voldomir, âgé de cinquante-six ans, l’un des plus beaux hommes que l’on puisse voir… l’un des plus sodomites ; il y a dix-huit ans qu’il est dans ces déserts ; il m’aime avec passion, et sera, j’en suis sûr, bien aise de te connaître. Réunissons-nous, Borchamps, et sauvons-nous tous trois de ces indignes contrées. Nous fûmes, dès le même jour, trouver le Polonais : il demeurait à cinquante verstes de nous[1]. On est voisin

  1. Les cinquante verstes font à-peu-près quinze lieues de France.