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à cette distance, quand on habite la Sibérie. Voldomir, exilé pour des crimes horribles commis en Russie, me parut effectivement un très-bel homme, mais d’une étonnante férocité ; son abord était dur, et la misantropie paraissait empreinte sur chacun de ses traits. Ce ne fut qu’après que Tergowitz l’eut prévenu sur mon personnel, qu’il m’envisagea d’un autre œil. Dès que nous eûmes soupé, nous nous mîmes machinalement tous trois la main à la culotte. Voldomir avait un superbe vit, mais le cul le plus dur que j’eusse encore vu de mes jours. Il ne rapporte jamais de peaux, me dit Tergowitz, afin d’être fustigé tous les jours. Il est bien certain, reprit le Polonais, que je ne connais pas un plus grand plaisir dans le monde, et si vous voulez vous en escrimer, je vais vous livrer mes fesses. Armés de verges, Tergowitz et moi nous passâmes une heure entière à flageller le Polonais, sans qu’il eût seulement l’air de le sentir. Électrisé de la cérémonie, le paillard saisit enfin mes fesses, et poussant son énorme vit sans le mouiller, je fus foutu dans un instant ; Tergowitz l’enculait pendant ce tems-là ; et malgré l’excessive rigueur du tems, comme il avait