Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 9, 1797.djvu/271

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te rendrai pas la capitulation plus dure, qu’elle ne l’a été pour ton beau-frère le petit duc de Toscane. Écoute-donc : quoique tu aies tort, en nous considérant, mes sœurs et moi, comme des putains ; si nous ne le sommes pas par le fait, toujours est-il certain qu’il est impossible d’être et plus scélérates et plus corrompues ; tu nous auras toutes trois, si tu veux : assurément, répondit le prince, il n’y a rien qui me plaise, comme d’enfiler ainsi toute une famille. Eh bien ! dis-je, tu vas te satisfaire, et nous n’exigeons de toi, pour cela, que de nous défrayer, à Naples, de toutes les dépenses que nous y ferons pendant six mois, de payer nos dettes, si nous en laissons, et de nous assurer l’impunité la plus entière, quels que puissent être les écarts où nous nous livrions. — Et quels seront ces écarts ? — Nombreux, violens, au-delà de tout ce qu’on peut imaginer ; il n’est aucune sorte de crimes où nous ne nous portions, mes sœurs et moi, et nous ne voulons être punies d’aucun… Accordé, répondit Ferdinand, mais donnez à vos délits le moins d’éclat que vous pourrez, et qu’aucun n’attaque mon gouvernement ni ma personne. Non,