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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 9, 1797.djvu/304

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plus extraordinaire et l’imagination la plus impétueuse.

Du pont de Caligula, Raphaël nous mena à Cumes ; il nous fit observer près des ruines de cette ville, celles d’une des maisons de Lucullus ; nous fîmes, en les appercevant, quelques réflexions sur la magnificence de cet homme célèbre. Il n’est plus ; et nous aussi, dîmes-nous, dans quelques mois, dans quelques années, nous aurons vécu comme lui ; la faulx de la Parque ne respecte rien, elle moissonne également et le riche et le pauvre, le vertueux et le criminel. Semons donc des fleurs sur cette carrière que nous devons parcourir en si peu d’instans, et que ce soit avec l’or et la soie que la putain file au moins nos jours.

Nous pénétrâmes dans les ruines de Cumes, où nous remarquâmes principalement les débris du temple d’Apollon, bâti par Dédale, lorsque fuyant ta colère de Minos, il vint s’arrêter dans cette ville.

Pour aller de-là à Bayes, nous traversâmes le village de Bauli, où les poëtes placèrent les Champs-Élysées ; près de là se voit l’ancien Achéron : allons visiter l’enfer, me dit Clairwil en voyant ces eaux ; allons