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conduisaient à ce temple magnifiquement éclairé ; des colonnes torses de roses et de lilas soutenaient une coupole de jasmin, sous laquelle se voyait un autel de gazon, sur la droite ; à gauche une table de six couverts, et dans le milieu une large corbeille de fleurs dont les pampres et les festons, chargés de lampions de couleur, s’élevaient en guirlandes jusqu’au faîte de la coupole : différens grouppes de jeunes gens presque nuds, au nombre de trois cents, remplissaient çà et là tous les intervalles ; et sur le haut de l’autel de gazon paraissait Francaville, debout, sous l’emblème de Priape, Dieu du temple où nous étions introduits ; des grouppes d’enfans venaient l’encenser tour-à-tour.

Être révéré dans cette enceinte, lui dit la reine en entrant, nous venons partager tes plaisirs, nous recueillir à tes mystères et non pas les troubler ; jouis des hommages multipliés qui te sont offerts ; nous ne voulons que les contempler.

Des banquettes de fleurs étaient en face de l’autel, nous nous y assîmes ; le Dieu descendit, se courba sur cet autel, et la cérémonie commença.

Francaville nous offrait le plus beau cul