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plains, si vous persistez dans cette inconduite. Songez au sort qui vous attend après cette vie : comment pouvez-vous croire, que libre de vous décider vers le bien ou vers le mat, le Dieu juste, qui vous a donné ce libre arbitre, ne vous punisse pas du mauvais usage que vous en aurez fait. Croyez-vous, mon ami, qu’une éternité de souffrances ne mérite pas un peu de réflexion, et que la certitude de ces souffrances, ne vaille pas le sacrifice de quelques misérables penchans, qui, même dans cette vie, pour bien peu de plaisir qu’ils vous donnent, vous font presque toujours éprouver une infinité de soins, de tracas, de soucis et de remords… Est-ce, en un mot, pour être foutu que l’Être-Suprême vous a mis au monde ?

Francaville et le roi me regardaient avec une surprise qui leur fit presqu’imaginer, un instant, que j’étais devenu folle. Juliette, dit à la fin Ferdinand, si tu nous prépares le second point de ce sermon, avertis-nous, afin que nous nous couchions pour l’écouter. J’en suis maintenant à un tel point d’impiété et d’abandon de tout sentiment religieux, dit Francaville, que je ne puis même en-