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nous abandonna aux guides éclairés qu’il nous avait choisis lui-même ; et l’aimable homme nous souhaita un bon voyage, en nous recommandant son ami Vespoli de Salerne, pour lequel il nous avait donné des lettres, et dont la maison, nous assura-t-il, irons donnerait infiniment de plaisir.

Nous traversâmes Résine pour nous rendre à Pompéïa. Cette ville fut engloutie comme Herculanum et par la même éruption : une chose assez singulière que nous remarquâmes, c’est qu’elle est elle-même édifiée sur deux villes englouties déjà il y a long-tems, comme vous le voyez, le Vésuve absorbe, détruit toutes les habitations dans cette partie, sans que rien décourage d’y en reconstruire de nouvelles ; tant il est vrai que sans ce cruel ennemi, les environs de Naples seraient incontestablement le plus agréable pays de la terre.

De Pompéïa nous gagnâmes Salerne, et fûmes de là coucher à la fameuse maison de force, qui se trouve située à près de deux milles de cette cité, et dans laquelle Vespoli exerce sa terrible puissance.

Vespoli, issu d’une des plus grandes maisons du royaume de Naples, était autrefois