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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 9, 1797.djvu/88

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moins scélérat que moi eut joui de ce moment de bonheur, étouffant les chagrins de Clotilde, et né dans elle du charme de m’appartenir : la pauvre imbécille m’en baisait tendrement de joie, quand trois scélérats apostés entrent subitement le poignard à la main. Fuis, me disent-ils, et laisses-nous cette femme, nous en voulons jouir avant toi. Je m’échappe, et passe dans un cabinet duquel je puis tout voir. Clotilde, presqu’évanouie, est promptement déshabillée par ces libertins qui l’exposent nue à mes regards. C’est d’eux que je reçois la vue enchanteresse des appas de Clotilde, et la main perfide du libertinage remplit ici tous les soins de l’amour. Ce ne fut qu’ainsi profanées que j’apperçus les grâces dont la nature avait embellie cette créature divine ; ce ne fut qu’ainsi que le plus beau cul du monde fut offert à mes yeux lascifs ; une superbe courtisanne me branlait pendant ce tems là, et sur un signal dont j’étais convenu, les outrages redoublèrent bientôt. Clotilde solidement contenue sur les genoux de l’un des trois, fut flagellée par les deux autres, ensuite condamnée aux pénitences les plus lubriques et les plus humiliantes, en