Page:Sade - Les 120 Journées de Sodome, éd. Dühren, 1904.djvu/138

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con inondés du sperme chaud et écumeux, que le coquin, ne pouvant lancer au dedans s’efforçait au moins à faire pénétrer avec ses doigts ; il n’eut pas plutôt fait, qu’il partit comme un éclair, et j’étais encore occupée à m’essuyer que mon galant ouvrait déjà la porte de la rue. Telle est l’origine, messieurs, qui me valut le nom de „Duclos“, il était d’usage dans cette maison, que chaque fille adoptait le nom du premier, avec qui elle avait une affaire, et je me soumis à leur mode.“ — „Un instant,“ dit le duc, „je n’ai pas voulu interrompre que vous n’en fussiez à une pause, mais puisque vous y voilà, expliquez-moi un peu deux choses, la première, si vous eûtes des nouvelles de votre mère, et si vous avez jamais sû, ce qu’elle devint, et la seconde, si les causes d’antipathie que vous aviez, votre sœur et vous, pour elle, étaient naturellement en vous, ou si elles avaient une cause, ceci tient à l’histoire du cœur humain. Et c’est à cela particulièrement que nous travaillons.“ — „Mgr.,“ répondit Duclos, „ni ma sœur ni moi, n’avons jamais eu la moindre nouvelle de cette femme-là.“ — „Bon,“ dit le duc, en ce cas-là c’est clair, n’est ce pas Durcet ?“ — „Incontestable,“ repondit le financier, „il n’y a pas à en douter d’un moment et vous fîtes bien heureusement de ne pas donner dans le panneau, car vous n’en seriez jamais revenues.“ „Il est inouï,“ dit Curval, „comme cette manie là se répand.“ — „Ma foi, c’est qu’elle est bien délicieuse,“ dit l’évêque… „Et le second point,“ dit le duc, en s’adressant à l’historienne. — „Le second point, mgr., c’est à dire le motif de notre antipathie, je serais, ma foi, bien à peine de vous en rendre compte, mais il était si violent dans nos deux cœurs, que nous nous