Page:Sade - Les 120 Journées de Sodome, éd. Dühren, 1904.djvu/144

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de foutre. Elle les essuya, les rattacha et nos amants se séparèrent.90) Un mois après, on vint chercher ma [9] sœur pour un personnage que nos demoiselles me dirent d’aller regarder, parce qu’il avait aussi une fantaisie assez baroque. C’était un homme d’environ 50 ans ; à peine fut-il entré que sans préliminaire, sans caresse, il fit voir son derrière à ma sœur qui, au fait de la cérémonie, le fait percher sur un lit, s’empare de ce vieux cul, mou et ridé, enfonce ses cinq doigts dans l’orifice, et se met à le secouer dans si furieuse force, que le lit en craquait. Cependant notre homme sans jamais montrer autre chose, s’agite, se secoue, suit les mouvements qu’on lui donne, s’y prête avec lubricité et s’écrie qu’il décharge et qu’il jouit du plus grand des plaisirs, l’agitation avait été violente à la vérité, car ma sœur en était en nage, mais quels minces épisodes et quelle stérilité d’imagination, si celui qui me fut présenté peu après, n’y mit guère plus de détails. [10] Au moins paraissait-il plus voluptueux et sa manie avait-elle, selon moi, plus le colorit de libertinage ; c’était un gras homme d’environ 45 ans, petit trapu, mais frais et gaillard. N’ayant point encore vu d’hommes de son goût, mon premier mouvement dès que je fus avec lui, fut de me trousser jusqu’au nombril. — Un chien, auquel on présente un bâton, ne fait pas une mine plus allongée : „Eh ventre bleu, ma mie, laissons là le con, je vous en prie,“ — et en même temps, il rabaissa mes jupes avec plus d’empressement, que je ne les avais levées — „ces petites putains-là,“ continua-t-il avec humeur, „n’ont jamais que des cons à nous faire voir, vous êtes cause, que je ne déchargerai peut-être pas de la soirée… avant que je ne me sois