Page:Sade - Les 120 Journées de Sodome, éd. Dühren, 1904.djvu/173

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il collait sa bouche sur celle de ce bel enfant, il pompait l’air de sa poitrine, il en avalait la salive. Le duc, pour l’exciter du spectacle de son libertinage, se plaça devant lui en gamahuchant le trou du cul de Cupidon, le second des garçons,114) qui servait le café ce jour-là, Curval vint sous ses yeux se faire branler par Michette, et Durcet lui offrait les fesses écartées de Rosette, tout travaillait à lui procurer l’extase, où l’on voyait, qu’il aspirait, il eut lieu, ses nerfs tressaillirent, ses yeux s’allumèrent, il eût été effrayant pour tout autre que pour ceux, qui connaissaient,115) quels étaient sur lui les effets terribles de la volupté, enfin le foutre échappa et coula sur les fesses de Cupidon, qu’en ce dernier moment on eut soin de placer au-dessous de son petit camarade, pour recevoir les preuves de virilité, qui ne lui étaient pourtant point dues. L’heure des narrations vint, on s’arrangea, par une assez singulière disposition, que tous les pères avaient ce jour-là leurs filles sur leurs canapés, on ne s’effrayait point et Duclos reprit à ces termes : „Comme vous n’avez point exigé, messieurs, que je vous rendisse un compte exact de ce qui m’arriva jour par jour chez md. Guérin, mais simplement des événements un peu singuliers, qui ont pu marquer quelqu’un de ces jours, je passerai sous silence plusieurs anecdotes peu intéressantes de mon enfance, qui ne vous offriraient que des répétitions nombreuses de ce que vous avez déjà entendu, et je vous dirai, que je venais d’attendre ma seizième année non sans une très grande expérience du métier que j’exerçais, lorsqu’il[21] me tombe en partage un libertin, dont la fantaisie journalière mérite d’être rapportée. C’était un grave