Page:Sade - Les 120 Journées de Sodome, éd. Dühren, 1904.djvu/175

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changer tous les jours, ainsi que des femmes, ma sœur l’opéra, il sortit content, pour recommencer le jour d’ensuite, et pendant tout le temps, que j’ai été chez md. Guérin, je ne l’ai pas vu une seule fois négliger cette cérémonie à neuf précises du matin — sans qu’il ait jamais troussé une seule fille, quoiqu’on lui ait fait voir de charmantes.“116) — „Voulait-il voir le cul du porte-faix ?“ dit Curval. — „Oui mgr.,“ répondit Duclos, „il fallait avoir soin quand on amusait l’homme dont il mangeait le foutre, de le tourner et retourner,117) et il fallait aussi que le manant tourna et retourna la fille dans tous les sens.“ — „Ah comme cela, je le conçois,“ dit Curval, „mais je ne l’entendais guère[22] autrement.“ — „Peu après,“ dit Duclos, „nous vîmes arriver au sérail une fille d’environ 30 ans assez jolie, mais rousse comme Judas, nous crûmes d’abord que c’était une nouvelle compagne, mais elle nous désabusa bientôt, en nous disant, qu’elle ne venait que pour une partie. L’homme à qui l’on destina cette nouvelle héroïne, arriva bientôt de son côté, c’était un gros financier d’assez bonne mine, et la singularité de son goût, puisque c’était à lui que l’on destinait une fille dont nul autre n’aurait sans doute voulu, cette singularité, dis-je, me donna la plus grande envie, d’aller les observer ; à peine furent-ils dans la même chambre, que la fille se mit toute nue, et nous montra un corps fort blanc et très potelé.“ — „Allons, saute, saute,“ lui dit le financier, „échauffe-toi, tu sais bien, que je veux qu’on sue“ — et voilà la rousse à cabrioler, à courir par la chambre, à sauter comme une jeune chèvre, et notre homme à l’examiner en se branlant, et tout cela sans que je puisse deviner encore