Page:Sade - Les 120 Journées de Sodome, éd. Dühren, 1904.djvu/177

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attraits, et je vous assure, que si vous en aviez tenté, vous verriez que c’était très délicieux.“ — „C’est-à-dire, ms. le président,“ dit l’évêque, „que ce ragoût-là vous amuse aussi.“ ? — „Mais j’en ai tenté,“ dit Curval, „et à quelques épisodes près que j’y mêlais de plus, je vous proteste que je ne l’ai jamais fait, qu’il m’en ne coutât de foutre.“ — „Eh bien, ces épisodes je les devine, n’est-ce pas,“ reprit l’évêque, — „vous sentiez les culs…“ „Eh, bon, bon,“ interrompit le duc, — „ne lui faites pas faire des confessions, mgr., il nous dirait des choses que nous ne devons pas encore entendre, continuez Duclos, et ne laissez pas ces causeurs-là aller ainsi sur vos brisées.“ — „Il y [23] avait,“ reprit notre narratrice, „plus de 6 semaines que la Guérin défendait absolument à ma sœur de se laver, et qu’elle exigeait au contraire d’elle de se tenir dans l’état le plus sale et le plus impure qu’il pût lui être possible, sans que nous devinassions ces motifs, lorsqu’il arriva enfin un vieux paillard bourgeonne, qui d’un air à moitié ivre demande grossièrement à madame, si la putain était bien sale.“ — „O je vous en réponds,“ dit Guérin. On les assemble, on les enferme, je vole au trou, à peine y suis-je, que je vois ma sœur à cheval nue sur un grand bidet rempli de vin de Champagne et là notre homme armé d’une grosse éponge, la nettoyait, l’inondait en recueillant avec soin jusqu’aux moindres gouttes, qui coulaient de son corps ou de son éponge, il y avait si longtemps, que ma sœur ne s’était nettoyée en aucune partie d’elle-même, car on s’était même fortement opposé à ce qu’elle se torchât le derrière, que le vin acquit aussitôt une couleur brune et sale et