Page:Sade - Les 120 Journées de Sodome, éd. Dühren, 1904.djvu/232

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sûrement point chié, et qu’il a avalé la moitié de son étron, [elle] remarqua que l’abbé ne voulait que du lait. Il grogne, il jure, il peste, dit qu’il ne payera point, qu’il ne reviendra plus, que c’est bien la peine qu’il se déplace pour des petites morceaux comme cela, et part en ajoutant à cela mille autres invectives ! que je trouverai occasion de vous raconter dans une autre passion, dont elles sont le principal, au lieu qu’elles ne seraient ici qu’un très mince accessoire. „Parbleu,“ dit Curval, „voilà un homme bien délicat, se fâcher parcequ’il a reçu un peu de merde, et ceux qui en mangent…“ „Patience, patience mgr.,“ dit Duclos, „permettez que mon récit aille dans l’ordre, que vous avez vous-mêmes exigé et vous verrez que nous viendrons au tour des libertins singuliers dont vous parlez là.[1]

Deux [47]jours après ce fut mon tour, on m’avait prévenu et je me ret[enais] depuis 36 heures. Mon héros était un vieil aumônier du roi, perclu de goutte comme le précédent, il ne fallait l’approcher que nue. Mais le devant et le sein devait être couvert avec le plus grand soin, on m’avait récommandé cette clause avec la plus grande exactitude en m’assurant que, s’il venait malheureusement à découvrir la plus petite apparence de ces parties, je ne viendrais jamais au bout de le faire décharger ; j’approche, il examine attentivement mon derrière, me demande mon âge, s’il est vrai, que j’aie une forte envie de chier, de quelle es-

  1. Cette bande a été écrite en 20 soirées de 7 à heures et est finie le 12. 9ber 1785. Lisez le reste au revers de la bande ce qui suit, fait la suite de la fin du revers.