Page:Sade - Les 120 Journées de Sodome, éd. Dühren, 1904.djvu/236

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rèse, on ne l’entendit pas ; et vraisemblablement la nature lui refusait ce qu’elle accordait aux deux autres, car il n’était pas muet ordinairement, quand elle lui accordait des fureurs ; la Duclos pour le coup voyant donc tout calmé, reprit ainsi la suite de ses lubriques [48]aventures : „Un mois après, je vois un homme, qu’il fallait presque voiler pour une opération assez semblable à celle que je viens de vous rapporter, je chie dans une assiette, et lui apporte sous le nez dans un fauteuil où il s’occupait à lire sans avoir l’air de prendre garde à moi. Il m’invective, me demande comment je suis assez insolente pour faire des choses comme celle-là devant lui, mais à bon compte il sent l’étron, il le regarde et le manie, je lui demande excuse de ma liberté, il continue de me dire des sottises, et décharge, l’étron sous le nez, en me disant, qu’il me retrouverait et que j’aurais un jour affaire à lui. [Un autre] n’employait à semblables fêtes que de femmes [49]de 70 ans, je le vis opérer avec une qui avait au moins 80, il était couché sur un canapé, la matrone à califourchon sur lui, lui déposa son vieux cac sur le ventre en lui branlant un vieux vit ridé qui ne déchargea presque pas. Il y avait chez la Fournier un autre [50]meuble assez singulier, c’était une espèce de chaise percée, dans laquelle un homme pouvait se placer de telle sorte que son corps dépassait dans une autre chambre et que sa tête seule se trouvait à la plaine du pot ; j’étais du côté de son corps et à genoux, entre ses jambes, je lui suçais le vit de mon mieux, pendant l’opération ; or cette singulière cérémonie consistait à ce qu’un homme du peuple, gagé pour cela sans savoir ni approfondir ce qu’il faisait,