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Page:Sade - Les 120 Journées de Sodome, éd. Dühren, 1904.djvu/247

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tenir de bien des choses, vous en avez laissé le soin à mes compagnes, mais je n’ai qu’un mot à vous dire ; c’est que quand elles se peindront scélérates à vos yeux, d’être parfaitement sûr, que je n’ai jamais valu mieux qu’elles.“ — „Voilà, qui s’appelle, ,se rendre justice‘,“ dit le duc, „allons, continue, il faut se contenter de ce que tu nous diras, puisque nous t’avons bornée nous mêmes, mais souviens-toi, que dans le tête-à-tête je ne te ferai pas grâce de tes petites inconduites particulières.“ — „Je ne vous cacherai rien, mgr., puissiez vous après m’avoir entendue, un peu vous repentir d’avoir accordé un peu de bienveillance à un aussi mauvais sujet et je reprends. Malgré tous ces défauts et plus que tout celui de méconnaître entièrement le sentiment humiliant de la reconnaissance, que je n’admettais que comme poids injurieux à l’humanité, et qui dégrade tout à fait la fierté que nous avons reçue de la nature, avec tous les défauts [dis-je] [56]mes compagnes m’aimaient, et j’étais de toutes la plus récherchée des hommes. Telle était ma situation, lorsqu’un fermier général nommé d’Aucourt vint faire une partie chez la Fournier ; comme il était une de ses pratiques, [mais plus pour les filles étrangères que pour elle] de la maison, on avait de grands égards pour lui, et Madame qui voulait absolument nous faire faire connaissance, me prévint un jour à l’avance de lui garder ce que vous savez, et ce qu’il aimait plus qu’aucun des hommes, que j’en eu encore vus, vous l’allez voir par le détail. d’Aucourt arriva, et m’ayant baisée, il gronde Md. Fournier, de ne lui avoir toujours procuré plutôt une aussi jolie créature, je le remercie de son honnêteté et nous montons.