Page:Sade - Les 120 Journées de Sodome, éd. Dühren, 1904.djvu/28

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

finiment inférieure à celle qui vient d’être tracée on avait le portrait de l’évêque de —, frère du duc de Blangis. Même noirceur dans l’âme, même penchant au crime, même mépris pour la religion, même athéisme, même fourberie, l’esprit plus souple et plus adroit cependant et plus d’art [de] précipiter ses victimes, mais une taille fine et légère, un corps petit et fluet, une santé chancelante, des nerfs tous délicats, une recherche plus grande dans les plaisirs, des facultés médiocres, un membre très ordinaire, petit même mais se ménageant avec un tel art19) et perdant toujours si peu que son imagination sans cesse enflammée le rendait aussi fréquemment que son frère susceptible de goûter le plaisir, d’ailleurs de sensation d’une telle finesse, un agacement si prodigieux dans le genre nerveux qu’il s’évanouissait souvent à l’instant de sa décharge et qu’il perdait presque toujours connaissance en la faisant. Il était âgé de 45 ans, la physionomie très fine, d’assez jolis yeux, mais une vilaine bouche et des vilaines dents, le corps blanc sans poils, le cul petit mais bien pris et le vit de 5 pouces de tour et 6 de long. Idolâtre de la Sodomie active et passive, mais plus encore de cette dernière, il passait sa vie à se faire enculer, et ce plaisir, qui n’exige une grande consommation de force s’arrangeait au mieux avec la petitesse de ses moyens. Nous parlerons ailleurs de ses autres goûts. À l’égard de ceux de la table, il les portait presque aussi loin que son frère, mais il y mettait un peu plus de sensualité. Monseigneur aussi scélérat que son aîné avait d’ailleurs par devers lui des traits qui l’égalaient sans doute aux célèbres actions des héros que l’on vient de peindre.20) Nous nous con-