je ne veux pas.“ — „Nous voici,“ dit cette héroïne, „à des détails qui, portant avec eux des caractères de singularités plus piquantes, vous plairont peut-être davantage ; vous savez que l’usage, à Paris, est d’exposer les morts aux portes des maisons ; [128]il y avait un homme dans le monde, qui me payait douze francs par chacun de ces appareils lugubres, où je pouvais le conduire, dans une soirée ; toute sa volupté consistait à s’en approcher avec moi, le plus près possible, au bord même du cercueil si nous pouvions, et là je devais le branler en sorte que son foutre éjacula sur le cercueil, nous en allions courir comme cela 3 ou 4 dans la soirée, suivant le nombre que j’en avais découvert, et nous faisions la même opération à tous, sans qu’il me touchât autre chose que le derrière, pendant que je le branlais. C’était un homme d’environ 30 ans et j’ai eu sa pratique plus de 16 ans, pendant lesquels je suis sûre de l’avoir fait décharger sur plus de deux mille cercueils.“195) „Mais, disait-il quelque chose pendant son opération,“ dit le duc, „adressait-il quelque parole à vous ou au mort ?“ — „Il invectivait le mort,“ dit Duclos, „il lui disait, „tiens coquin, tiens bougre, tiens scélérat, emporte mon foutre avec toi dans les enfers !“ — „Voilà une singulière manie,“ dit Curval. „ Mon ami,“ dit le duc, „sois sûr, que cet homme-là était un des nôtres, et qu’il n’en restait sûrement par là.“ — „Vous avez raison, Mgr.“ dit la Martaine, „et j’aurai occasion de vous représenter encore une fois cet acteur-là sur la scène. — Duclos alors, profitant du silence, reprit ainsi. — [129]„Un autre poussant beaucoup plus loin une fantaisie à peu près semblable, voulait que j’eusse des espions en campagne pour l’avertir chaque fois
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