Page:Sade - Les 120 Journées de Sodome, éd. Dühren, 1904.djvu/391

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

cinq ou six fois, et qui pour la même opération voyait souvent une de mes amies, exigea qu’une femme armée d’un godmiché se branlasse même devant lui et par devant et par derrière, trois heures de suite, sans discontinuer ; une pendule est ce qui vous règle et si l’on quitte l’ouvrage avant la révolution juste de la troisième heure, on n’est point payée, il est en face de vous, il vous observe, vous tourne et retourne de tous les côtés, vous exhorte à vous évanouir de plaisir et si, transporté par les effets de l’opération, vous veniez réellement à perdre conscience dans le plaisir, il est bien sûr que vous hâteriez le sien, si non à l’instant précis où l’horloge frappe la 3me heure, il vous approche et vous décharge sur le nez.“ — „Par ma foi,“ dit l’évêque, „je ne vois pas, Duclos, pourquoi tu n’as pas préféré de nous laisser sur les idées précédentes que sur celles-là ; elles avaient quelque chose de piquant et qui nous irritaient puissamment, au lieu qu’une passion à l’eau rose comme celle, par laquelle tu finis ta soirée, ne nous laisse rien dans la tête.“ — „Elle a bien raison,“ dit Julie, qui était avec Durcet, „pour moi, je l’en remercie, et on nous laissera toutes coucher plus tranquilles, quand on n’aura pas dans la tête de ces vilaines idées, que Md. Duclos avait entamées tout à l’heure.“ — „Ah, cela pourrait bien vous tromper, belle Julie,“ dit Durcet, car je ne me souviens jamais que de l’ancien, si le nouveau m’ennuie et pour vous le prouver, ayez la bonté de me suivre ; et Durcet se jeta dans son cabinet avec Sophie et Michette pour décharger, je ne sais trop comment, mais d’une manière pourtant, qui ne plut pas à196) Sophie, car elle poussa un cri terrible et revint rouge comme un crête de coq. —