Page:Sade - Les 120 Journées de Sodome, éd. Dühren, 1904.djvu/439

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elle serait ménagée et très certainement ramenée chez elle à Paris, où la société la dédommagerait amplement du temps qu’elle lui avait fait perdre, et des peines qu’elle s’était données pour lui procurer des plaisirs. Curval, le duc et elle se soûlèrent tous trois si complètement au souper qu’ils furent presque hors d’état de pouvoir passer aux orgies, ils laissèrent Durcet et l’évêque les faire à leur guise et furent les faire à part dans le boudoir du fond avec Chanville, Antinous, Brise-cul, Thérèse et Louison, où l’on peut assurer, qu’il se fit et dit pour le moins autant d’horreurs et d’infamies que les deux autres amis en purent inventer de leur côté. À deux heures du matin tout fut se coucher, et c’est ainsi que se termina le mois de novembre et la première partie de cette lubrique et intéressante narration, de laquelle nous ne faisons pas attendre la seconde au public, si nous voyons qu’il accueille bien la première.[1]

  1. Fautes que j’ai faites.
    J’ai trop dévoilé les histoires de garderobe au commencement, il ne faut les développer qu’après les récits qui en parlent — trop parlé de la Sodomie active et passive, voilez-les, jusqu’à ce que les récits en parlent. — J’ai eu tort de rendre Duclos sensible à la mort de sa sœur ; ça ne répond pas au reste de son caractère, changez cela. — Si j’ai dit qu’Aline était pucelle à l’arrivée au château j’ai eu tort, elle ne l’est pas et ne doit pas l’être. L’évêque l’a dépucelée partout. Et n’ayant pas pu me relire, cela doit sûrement fourmiller d’autres fautes. — Quand je remettrai au [prison] qu’un de mes premiers soins soit d’avoir toujours auprès de moi un cahier de notes, où il faudra que je place exactement chaque évènement et chaque portrait en mesure que je l’écris. Car sans cela je m’embrouillerai horriblement à cause de la multitude