Page:Sade - Les 120 Journées de Sodome, éd. Dühren, 1904.djvu/64

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on imagina un plaisant moyen de s’en débarrasser, ce fut de les vendre à un corsaire turc, par ce moyen toutes les traces étaient rompues et on regagnait une partie de ses frais, le turc vint les prendre près de Monaco où on les fit arriver par petits pelotons, et il les emmena en esclavage, sort affreux sans doute mais qui n’en amusa pas moins bien nos quatre scélérats. Arriva l’instant de choisir les fouteurs, les réformés de cette classe-ci n’embarrassaient point, pris à un âge raisonnable on en était quitte pour leur payer leur voyage, leur peine et ils s’en retournaient chacun. Les 8 appareilleurs de ceux-ci avaient d’ailleurs eu bien moins de peine, puisque les mesures étaient à peu près fixées, et qu’ils n’avaient aucuns yeux pour les conditions, il en arriva donc cinquante parmi les 20 plus gros, on choisit les 8 plus jeunes et plus jolis, et de ces 8 comme il ne sera dans le détail guère fait mention que des quatre plus gros, je vais me contenter de nommer ceux-là. Hercule vraiment taillé comme le dieu dont on lui donna le nom, avait 26 ans et il était doué d’un membre de 8 pouces 2 lignes de tour sur 13 de long ; il ne s’était jamais rien vu, ni de si beau, ni de si majestueux que cet outil presque toujours en l’air, et dont 8 décharges, on en fit l’épreuve, remplissaient une pinte juste. Il était d’ailleurs fort doux et d’une physionomie intéressante. Antinous, ainsi nommé parce que [à] l’exemple du Bardache d’Adrien il joignait au plus beau vit du monde le cul le plus voluptueux, ce qui est très rare, était porteur d’un outil de 8 pouces de tour sur de 12 de long, il avait 30 ans et de la plus jolie figure du monde. Brisecul avait un hochet si plaisamment contourné