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Avant-propos.



Dans mon ouvrage „Nouvelles Recherches sur le Marquis de Sade“, j’ai relaté dans tous ses détails l’étonnante histoire et le sort curieux du manuscrit de l’ouvrage principal du Marquis de Sade „Les 120 journées de Sodome ou l’Ecole du libertinage“, manuscrit dont on a cru pendant longtemps avoir à regretter la disparition complète.

Ce type du roman de maison publique, et le premier en date, a été composé par le „divin marquis“ pendant sa captivité à la Bastille, du 22 octobre jusqu’au 27 novembre 1785. Le marquis y travaillait de 7 heures à 10 heures du soir et écrivait sur des morceaux de papier qui, collés les uns à la suite des autres, forment une longue bande enroulée sur elle-même.

Lorsque le marquis de Sade sortit de la Bastille en 1789, le manuscrit qui nous occupe y resta, en même temps que d’autres écrits ; il arriva tout d’abord en la possession d’Armoux de Saint-Maximin, pour passer plus tard aux mains de la famille de Villeneuve-Trans, où il resta pendant trois générations, comme le dit Pisanus Fraxi dans son „Index librorum prohibitorum“ (Londres, 1877, page 423). Son contenu est resté complètement inconnu jusqu’à la présente publication ; une copie entreprise vers 1850 ne fut pas poussée plus loin que la cinquième journée du récit, à cause des difficultés éprouvées