Page:Sade - Les 120 Journées de Sodome, éd. Dühren, 1904.djvu/91

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et excepté les quatre vieilles et les quatre historiennes qui savaient bien qu’elles étaient là plutôt [comme] sacrificatrices et prêtresses que comme victimes, excepté ces 8 là, dis-je, tout le reste fondait en larmes, et le duc s’en embarassant fort peu les laissa conjecturer, jaboter, se plaindre entre elles, bien sûr que les 8 espionnes lui rendraient bon compte de tout, et fut passer la nuit avec Hercule, l’un de la troupe des fouteurs qui était devenu son plus intime favori comme amant, le petit Zéphyre ayant toujours pour maîtresse la première place dans son cœur. Le lendemain devant retrouver dès le matin les choses sur le pied d’arrangement où elles avaient été mises, chacun s’arrange de même pour la nuit et dès que dix heures de matin sonnèrent, la scène du libertinage s’ouvrit pour ne plus se déranger en rien, ni sur rien de tout ce qui avait été préscrit jusqu’au 28 de février inclus ; c’est maintenant, ami lecteur, qu’il faut disposer ton cœur et ton esprit au récit le plus impur qui ait jamais été fait depuis que le monde existe, le pareil livre ne se rencontrant, ni chez les anciens, ni chez les modernes. Imagine-toi que toute jouissance honnête ou prescrite par cette bête dont tu parles sans cesse, sans le connaître, et que tu appelles nature, que ces jouissances, dis-je, seront expressément exclues de ce recueil, et que lors que tu les rencontreras par avanture, ce ne sera jamais qu’autant qu’elles seront accompagnées de quelque crime, ou colorées de quelqu’infamies. Sans doute beaucoup des écarts que tu vas voir peints te déplairont, on le sait, mais il s’en trouvera quelqu’uns qui t’enchanteront au point de te coûter du foutre, et voilà tout ce qui nous faut, si nous n’avions pas tout dit, tout analysé, comment vou-