sultanes vinrent faire, dans ces nouvelles tasses, la même cérémonie que leurs compagnes avaient faite dans les anciennes. On trouva la plaisanterie fort bonne ; elle échauffa la tête de l’évêque qui voulut autre chose que du lait, et la belle Sophie vint le satisfaire. Quoique toutes eussent envie de chier, on leur avait très recommandé de se retenir dans l’exercice du lait, et de ne donner cette première fois absolument que du lait. On passa chez les garçons : Curval fit chier Zélamir et le duc Giton. Les garde-robes de la chapelle ne fournirent que deux fouteurs subalternes, Constance et Rosette ; c’était une de celles sur lesquelles on avait essayé la veille l’histoire des indigestions, elle avait eu une peine affreuse à se retenir au café et elle lâcha, pour lors, l’étron le plus superbe qu’il fût possible de voir. On félicita Duclos de son secret, et on en usa tous les jours, depuis, avec le plus grand succès. La plaisanterie du déjeuner anima la conversation du dîner et fit imaginer, dans le même genre, des choses dont nous aurons peut-être occasion de parler dans la suite. On passa au café, servi par quatre jeunes sujets du même âge : Zelmire, Augustine, Zéphire et Adonis, tous quatre de quinze ans. Le duc foutit Augustine en cuisses en lui chatouillant l’anus, Curval en fit autant à Zelmire, le duc à Zéphire, et le financier foutit Adonis en bouche. Augustine dit qu’elle s’attendait qu’on la ferait chier à cette époque, et qu’elle n’en pouvait plus : c’était encore une de celles sur lesquelles on avait éprouvé les indigestions de la veille. Curval, à l’instant, lui tendit le bec, et la charmante petite fille y déposa un étron monstrueux que le président goba en trois bouchées, non sans perdre entre les mains de Fanchon, qui le secouait, une rivière abondante de foutre. « Eh bien ! dit-il au duc, vous voyez que les excès de la nuit ne portent aucun préjudice au plaisir du jour, et vous voilà en arrière, monsieur le duc ! — Je n’y serai pas longtemps », dit celui-ci à qui Zelmire, tout aussi pressée, rendait le même service qu’Augustine venait de rendre à Curval. Et dans le même instant le duc se renverse, jette des cris, avale de la merde, et décharge comme un furieux. « En voilà assez, dit l’évêque ; que deux de nous conservent au moins leurs forces pour les récits. » Durcet qui n’avait pas, comme ces deux messieurs, du foutre au commandement, y consentit de tout son cœur, et, après un instant de méridienne, on fut s’établir au salon, où l’intéressante Duclos reprit dans les termes suivants le fil de sa brillante et lascive histoire :
« Comment est-il, messieurs, dit cette belle fille, qu’il y ait des gens dans le monde à qui le libertinage ait tellement engourdi le cœur, tellement abruti tous les sentiments d’honneur et de délicatesse, que l’on les voie se plaire et s’amuser uniquement de ce qui les dégrade et les avilit ? On dirait que leur jouissance ne se trouve qu’au sein de l’opprobre, qu’elle ne peut exister pour eux que dans ce qui les rapproche du déshonneur et de l’infamie. Dans ce que je vais vous raconter, messieurs, dans les différents exemples que je vais vous donner à preuve de mon assertion, ne m’alléguez pas la sensation physique ; je sais qu’elle s’y trouve, mais soyez bien