la transmettre ensuite à nos troubadours, de qui nos romanciers de chevalerie la reçurent.
Quoique je respecte cette filiation, et que je m’y soumette quelquefois, je suis loin cependant de l’adopter rigoureusement ; n’est-elle pas en effet bien difficile dans des siècles où les voyages étaient si peu connus, et les communications si interrompues ; il est des modes, des usages, des goûts qui ne se transmettent point ; inhérents à tous les hommes, ils naissent naturellement avec eux : partout où ils existent, se retrouvent des traces inévitables de ces goûts, de ces usages et de ces modes.
N’en doutons point, ce fut dans les contrées qui, les premières reconnurent des Dieux, que les romans prirent leur source, et par conséquent en Égypte, berceau certain de tous les cultes ; à peine les hommes eurent-ils soupçonné des êtres immortels, qu’ils les firent agir et parler ; dès lors, voilà des métamorphoses, des fables, des paraboles, des romans ; en un mot voilà des ouvrages de fictions, dès que la fiction s’empare de l’esprit des hommes. Voilà des livres