Page:Sade - Les Crimes de l’amour, 1881.djvu/115

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nous) on a prétendu dis-je, qu’infiniment aidée, Lafayette n’avait fait ses romans qu’avec le secours de Larochefoucauld pour les pensées, et de Segrais pour le style ; quoi qu’il en soit, rien d’intéressant comme Zaïde, rien d’écrit agréablement comme la princesse de Clèves. Aimable et charmante femme, si les grâces tenaient ton pinceau, n’était-il donc pas permis à l’amour, de le diriger quelquefois ?

Fénélon parut, et crut se rendre intéressant, en dictant poétiquement une leçon à des souverains qui ne la suivirent jamais ; voluptueux amant de Guion, ton âme avait besoin d’aimer, ton esprit éprouvait celui de peindre ; en abandonnant le pédantisme, ou l’orgueil d’apprendre à régner, nous eussions eu de toi des chefs-d’œuvre, au lieu d’un livre qu’on ne lit plus. Il n’en sera pas de même de toi, délicieux Scarron, jusqu’à la fin du monde, ton immortel roman fera rire, tes tableaux ne vieilliront jamais. Télémaque qui n’avait qu’un siècle à vivre, périra sous les ruines de ce siècle qui n’est déjà plus ; et tes comédiens du Mans, cher et aimable enfant de la folie, amuseront même les plus