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Page:Sade - Les Crimes de l’amour, 1881.djvu/132

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toi, je ne te pardonnerai ni une invraisemblance de mœurs, ni un défaut de costume, encore moins une faute de géographie : comme personne ne te contraint à ces échappées, il faut que tes descriptions locales soient réelles, ou il faut que tu restes au coin de ton feu ; c’est le seul cas dans tous tes ouvrages où l’on ne puisse tolérer l’invention, à moins que les pays où tu me transportes ne soient imaginaires, et, dans cette hypothèse encore, j’exigerai toujours du vraisemblable.

Évite l’afféterie de la morale ; ce n’est pas dans un roman qu’on la cherche ; si les personnages que ton plan nécessite, sont quelquefois contraints à raisonner, que ce soit toujours sans affectation, sans la prétention de le faire, ce n’est jamais l’auteur qui doit moraliser, c’est le personnage, et encore ne le lui permet-on, que quand il y est forcé par les circonstances.

Une fois au dénouement, qu’il soit naturel, jamais contraint, jamais machiné, mais toujours né des circonstances ; je n’exige pas de toi, comme les auteurs de l’Encyclopédie, qu’il soit conforme au désir du lecteur ; quel