Page:Sade - Les Crimes de l’amour, 1881.djvu/14

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

prévient que les réfugiés de ses états font de fréquentes assemblées, qu’il se munissent d’armes, de chevaux, et publient hautement qu’avant peu et leurs personnes et leur culte seront rétablis en France.

En effet, la Renaudie, l’un des chefs protestants le plus brave et le plus animé, se donnait alors un mouvement qui devait faire ouvrir les yeux : il parcourait l’Europe entière, prenant des avis, en donnant, enflammant les têtes et se disant certain d’une révolution prochaine. De retour à Lyon, il rendit compte aux autres chefs des succès de son voyage, et ce fut là que se prirent les dernières mesures, là que l’on convint de tout mettre en ordre pour commencer les opérations au printemps.

On choisit Nantes pour ville d’assemblée, et sitôt que tout le monde y fut rendu, la Renaudie, dans la maison de la Garai, gentilhomme Breton, harangua ses frères et reçut d’eux les protestations authentiques de tout entreprendre pour obtenir du roi le libre exercice de leur religion, ou d’exterminer ceux qui s’y opposeraient, à commencer par les Guise.