Page:Sade - Les Crimes de l’amour, 1881.djvu/169

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« J’eus l’honneur de rendre compte à Son Excellence, qui connaissait déjà tous les délits que Sade avait commis avant la Révolution, et, convaincu que les peines qui pourraient lui être appliquées par un tribunal seraient insuffisantes et nullement proportionnées à son délit, il fut d’avis qu’il fallait l’oublier pour longtemps dans la maison de Sainte-Pélagie.

« Sade y serait encore, s’il n’eût pas employé tous les moyens que lui suggéra son imagination dépravée pour séduire et corrompre les jeunes gens que de malheureuses circonstances faisaient enfermer à Sainte-Pélagie, et que le hasard faisait placer dans le même corridor que lui.

« Les plaintes qui me parvinrent alors me forcèrent à le faire transférer à Bicêtre.

« Cet homme incorrigible était dans un état perpétuel de démence libertine. À la sollicitation de sa famille, j’ordonnai qu’il serait transféré à Charenton, et son transfèrement eut lieu le 7 floréal, an XI.

« Depuis qu’il est dans cette maison, il s’y montre continuellement en opposition avec le directeur, et il justifie, par sa conduite,