Page:Sade - Les Crimes de l’amour, 1881.djvu/198

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commun et la délicatesse même des libertins ; il est plat et bête à force d’exagérations ridicules et de choses contre nature ; on est plus pressé de le quitter qu’on n’a été de le prendre.

« Diriez-vous bien cependant que peu d’ouvrages ont eu autant d’éditions que cette misérable Justine ? Que penser d’un temps où il s’est trouvé un écrivain pour composer un tel roman, un libraire pour le débiter et un public pour l’acheter ? »

Villers ajoute que le docteur Meyer, dans ses Fragments de Paris, attribue Justine à l’auteur des Liaisons dangereuses ; c’est une erreur qu’il serait superflu de relever. L’ouvrage de Choderlos de Laclos a été d’ailleurs signalé dès 1836, par Charles Nodier, dans le Bulletin du bibliophile, comme « diffamant la nature humaine et comme ne méritant pas plus de commentaire que les hideuses spinthrées d’un émule effronté de Laclos, M. de Sade qui emporte sur lui le prix dégoûtant du cynisme et non celui de la corruption. »