Page:Sade - Les Crimes de l’amour, 1881.djvu/218

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de sens pour ne pas sentir que l’Anti-Justine est un poison ; mais ce n’est pas là ce dont il s’agit. Sera-ce le contre-poison de l’infâme Justine ? Voilà ce que je veux consulter près des hommes et des femmes désintéressés qui jugeront de l’effet que le livre imprimé produit sur eux et sur elles.

« On a vu par la table même combien cet ouvrage est saturé, mais il le fallait pour produire l’effet attendu. Jugez donc, mes amis, et craignez de m’induire en erreur.

« L’ouvrage aura cinq, six ou sept parties comme celle-ci. Il est destiné à ramener les maris blasés auxquels les femmes n’inspirent plus rien. Tel est le but de cette étonnante production que le nom de Linguet rendra immortelle. »

Dans le chapitre 26, Restif revient sur l’idée qui l’a guidé : « J’ai un but important : je veux préserver les femmes de la cruauté. L’Anti-Justine, non moins savoureuse, non moins emportée que la Justine, mais sans barbarie, empêchera désormais les hommes d’avoir recours à celle-ci ; la publication du concurrent antidote est urgente, et je me déshonore volontiers aux yeux des sots, des