Page:Sade - Les Crimes de l’amour, 1881.djvu/243

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exécrable roman. » (Michelet, Histoire de la Révolution.)

Un autre sujet d’investigation historique et psychologique se présenterait aussi : ce serait de demander aux annales des égarements de l’esprit humain, s’il n’y a pas eu d’autres exemples des aberrations cruelles dans lesquelles le marquis se précipita. L’antiquité, les fastes des despotes de l’Orient, font connaître des personnages de cette trempe. Le quinzième siècle vit avec effroi le maréchal Gilles de Retz, qui poussa bien plus loin ses cruelles expériences, peut-être parce qu’il eut plus de moyens de satisfaire ses goûts monstrueux, mais qui du moins n’en consacra pas les principes dans des livres infâmes[1].

Nous ignorons jusqu’à quel point est fondée l’accusation que Mayer (Galerie philosophique du XVIe siècle, t. I, p. 200) porte contre le duc d’Epernon, qui aurait mêlé le sang

  1. Il existe divers manuscrits du procès fait à ce monstre exécrable, qui subit, le 25 octobre 1440, le dernier supplice, peine bien douce de tant de forfaits. Voir, Desessarts, Procès fameux, la Bibliographie universelle, etc.