Page:Sade - Les Crimes de l’amour, 1881.djvu/246

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une sorte de courant magnétique s’établit entre la prêtresse et la victime.

Sade reste seul à part en son genre en raison des scènes de cruauté qu’il mêle à des tableaux du cynisme le plus repoussant, mais il faut reconnaître qu’à certains points de vue il avait eu des devanciers et qu’il a trouvé des imitateurs. Sous le rapport de l’audace immorale des paradoxes, Diderot, le plus corrompu des écrivains du XVIIIe siècle, ne lui est pas inférieur, et l’auteur du Supplément au voyage de Bougainville s’est plu à retracer des passions qui outragent la nature, exemple suivi par des romanciers modernes dont les honteuses productions ont eu un grand succès. Un journaliste qui a fait jadis quelque bruit, Capo de Feuillade, écrivait que la Lelia de George Sand lui offrait des doctrines dont il ne retrouvait les équivalents que dans les monstrueuses productions d’un auteur qu’il n’osait pas nommer, et c’est à propos de ce même roman que Proudhon qualifiait de « digne fille du marquis de Sade, » la femme célèbre qui l’a écrit.

Un romancier et auteur fort oublié au-