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Page:Sade - Les Crimes de l’amour, 1881.djvu/259

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mécontent de ne pas être élevé au delà du grade de colonel, il quitta le service et se retira dans ses terres. Il avait un frère cadet qui embrassa la carrière ecclésiastique et entra dans l’ordre des Jésuites ; il jouit d’un grand crédit auprès de la marquise, de Prie, et des ministres Bourbon et Fleury ; intrigant habile, il se maintenait en faveur. Son frère et lui étaient de très beaux hommes, auxquels peu de belles résistaient, et la comtesse de Bray fut l’une des femmes les plus galantes de tout Paris.

Le jeune Sade porta dans sa jeunesse le titre de vicomte ; son oncle discerna promptement chez lui des passions fougueuses et une intelligence remarquable. Il le plaça au couvent des Jésuites à Noisy-le-Sec. Le vicomte se distingua par ses progrès dans l’étude. Les bons Pères cherchèrent à le faire entrer dans leur ordre ; ils se flattaient de trouver en lui une recrue qui leur serait utile. Son oncle l’en dissuada : « Tu as tout ce qu’il faut pour réussir ; c’est pour toi, non pour d’autres qu’il faut travailler. »

L’oncle quitta Noisy-le-Sec lorsque son neveu eut fini ses études ; il avait eu des