Page:Sade - Les Crimes de l’amour, 1881.djvu/267

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quelques communications à vous faire à cet égard. J’en aurai sans doute, mais en ce moment, éloigné de mes livres et fort occupé d’ailleurs, je dois me borner à quelques notes rapides.

« L’auteur de Justine offre à la psychologie un objet d’études des plus curieux ; pour bien le comprendre, il ne faut pas l’isoler de l’époque qu’il traversa. Les derniers de ses écrits n’auraient pas eu le caractère de férocité qu’ils présentent, s’il n’avait pas vu les excès du régime de la Terreur ; en inventant les Mariages républicains et les bateaux à soupapes, Carrier n’offrait-il pas la réalité de quelques-unes des inventions du marquis ?

« Sade n’a point, de nos jours, manqué d’imitateurs parmi nos écrivains. Sans aller aussi loin que lui, des romanciers ont montré des héros et des héroïnes de la perversité la plus raffinée. Quant aux principes de la philosophie sadesque, quant à sa négation de toute morale, quant à son athéisme, on retrouve tout cela partout aujourd’hui.

« Proudhon, entre autres, a beaucoup emprunté à Sade ; il s’en est inspiré en maint