Page:Sade - Les Crimes de l’amour, 1881.djvu/275

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j’aime à te suivre dans les moments où ta vie politique se consacre tout entière au personnage sublime de représentant du peuple ; tes premières opinions tendirent à nous assurer cette liberté précieuse de la presse sans laquelle il n’est plus de liberté sur la terre ; méprisant le faux éclat du rang où des préjugés absurdes et chimériques te plaçaient alors, tu crus, tu publias que s’il pouvait exister des différences entre les hommes, ce n’était qu’aux vertus, qu’aux talents qu’il appartenait de les établir.

Sévère ennemi des tyrans, tu votas courageusement la mort de celui qui avait osé comploter celle de tout un peuple ; un fanatique te frappa, et son glaive homicide déchira tous nos cœurs ; ses remords nous vengèrent, il devint lui-même son bourreau : ce n’était point assez… Scélérat ! que ne pouvons-nous immoler tes mânes. Ah ! ton arrêt est dans le cœur de tous les Français. Citoyens, s’il était des hommes parmi vous qui ne fussent pas encore assez pénétrés des sentiments que le patriotisme doit à de tels amis de la liberté, qu’ils tournent un moment leurs regards sur les derniers mots de Le Pelletier,