Aller au contenu

Page:Sade - Les Crimes de l’amour, 1881.djvu/44

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

prenait dans Amboise le train de la plus excessive rigueur ; les capitaines envoyés par le duc de Guise, ne furent pas moins heureux que Nemours ; cachés dans des ravines ou dans des broussailles, aux endroits où les conjurés devaient passer, ils les enlevaient sans résistance, et les amenaient par bandes dans la ville d’Amboise ; on mettait en prison les plus apparents ; les autres étaient jugés prévôtalement, et pendus tout bottés et éperonnés, aux créneaux du château ou à de longues perches scellées dans les murailles ».

Ces rigueurs révoltèrent.

Le chancelier Olivier, qui, dans le fond de l’âme, penchait pour le nouveau culte, fit entrevoir que des malheurs sans nombre pouvaient devenir la suite de ces cruautés. Il proposa d’accorder des lettres de rémission à tous ceux qui se retireraient paisiblement.

Le duc de Guise n’osait trop combattre cet avis : peu sûr des dispositions de la reine toujours livrée aux Chatillon qu’il soupçonnait les secrets moteurs des troubles, craignant l’inquiétude du roi qui, malgré les chaînes dont on l’entourait, ne pouvait s’empêcher de témoigner que tant d’horreurs ne