Page:Sade - Les Crimes de l’amour, 1881.djvu/54

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Elle s’évanouit un jour dans les gradins de la sanglante arêne, on la rapporta chez elle baignée de larmes ; Catherine y vole, elle lui demande la cause de son accident.

— Hélas ! madame, répondit la duchesse, jamais mère eut-elle plus de raison de s’affliger. Quel affreux tourbillon de haine, de sang et de vengeance s’élève sur la tête de mes malheureux enfants[1].

Le comte de Sancerre dont la blessure n’était rien, et qui allait mieux de jour en jour, tint à mademoiselle de Castelnau la parole qu’il lui avait donnée ; il fut trouver le duc de Guise, dont il était chéri, et dont il devait être respecté à toute sorte d’égards, et ne lui déguisant que le séjour de Raunai dans Amboise, il ne lui cacha rien de ce qu’il avait appris de Juliette.

— Quel est votre objet, monsieur, lui dit fermement le comte : est-ce à celui qui gouverne l’état de se livrer à des passions…. toujours dangereuses, quand on a la possibi-

  1. L’événement où Henri de Guise, un des enfants d’Anne d’Est fut assassiné à Blois, ne rendait-il pas cette très-véritable complainte une sorte de prédiction ?