Guise ; il n’y a aucun serment qui puisse être regardé comme sacré quand il est fait à un rebelle ou à un hérétique.[1]
— Ainsi donc, reprit Castelnau, je ne dois pas parler davantage de la lettre qu’il vous a plu de m’écrire : voilà des supercheries et des trahisons bien atroces envers un officier français !
On le somma de répondre avec la plus grande justesse à ce qui allait lui être proposé, en le menaçant de la question s’il altérait la vérité.
Castelnau se troubla, il pâlit.
— Vous avez peur baron, lui dit aussitôt le duc de Guise.
— Monsieur, répondit fermement Castelnau, je n’ai jamais tremblé devant les ennemis de la France, vous le savez ; mais je suis intimidé devant les miens ; peut-être dans le fond de votre âme en savez-vous la raison mieux qu’un autre ; faites-moi rendre mes armes, monsieur le duc, ces armes qui m’ont fait si longtemps triompher près de vous, et qu’il paraisse alors celui qui pourra m’ac-
- ↑ Le conseil de guerre présidé par le maréchal de Saint-André l’avait décidé de cette manière.