Page:Sade - Les Crimes de l’amour, 1881.djvu/88

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

croire la présence réelle de la divinité dans l’eucharistie.

— Monseigneur, dit le baron au cardinal qui lui adressait la parole, ces espèces que vous croyez transubstantiées dans le véritable corps et le véritable sang du fils de Dieu, se corrompent-elles ou non après les paroles du prêtre ?

— Elles se corrompent, dit le cardinal.

— Bon, répondit Castelnau : monsieur le duc je vous prends à témoin de l’aveu de votre frère ; et vous voudriez, messieurs, poursuit-il, que des espèces qui ne seraient plus matérielles, mais qui selon vous contiendraient le corps et le sang de Notre-Seigneur fussent sujettes aux dissolutions…. aux dégradations de la matière ? Ah ! messieurs quelle effrayante idée vous avez de la grandeur de l’Eternel ! sous quel aspect vous osez nous l’offrir ! et comment un gouvernement raisonnable peut-il vouloir cimenter ces blasphèmes absurdes, par le sang précieux des hommes ?

— Baron, dit le chancelier, il est aisé de voir que vous avez étudié votre leçon.

— Je me regarderais comme bien méprisable, répondit Castelnau, si ayant à prendre