Page:Sade - Les Crimes de l’amour, 1881.djvu/96

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que la liberté du baron en est la clause essentielle ?

— Je n’imaginais pas qu’on dût composer dans les fers.

— Y sommes-nous, monsieur, dit Juliette avec fermeté ? Et seriez-vous assez lâche pour nous obliger à craindre ?

— Votre sort dépend de Raunai, madame, dit le duc…. qu’il parle, ou dans l’instant le cachot du baron va se fermer sur vous.

— Elle prisonnière, dit Raunai au désespoir…, gardez-vous, monsieur…. ah ! vous avez bien raison, cette menace est plus cruelle que les tourments…. Eh bien ! apprenez….

— Tais-toi, interrompit Juliette, ne vois-tu pas que c’est un piège ; l’âme des traîtres éclate sur leur figure…. elle les décèle.

— Raunai, reprit le duc, vous m’en avez imposé, je sais tout ; vous n’avez rien à me dire ; votre seule intention était de sauver Castelnau ; lui libre, et vous dans sa prison, cette femme, que mon seul tort est d’avoir adorée… d’idolâtrer peut-être encore… cette femme dis-je, s’attachait à mes pas, et ne les