Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 1, 1799.djvu/154

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ignorer à la cour, la grande action du duc de Guise. Les deux reines voulurent embrasser Juliette et Raunai. Ce fut là, qu’on leur permit d’aller jouir en repos, dans leur province de la liberté qu’on leur laissait sous le serment de ne jamais porter les armes contre l’état. Les reines accablèrent Juliette de présens. Anne d’Est même qui n’avait appris une partie des torts de son époux, qu’avec leur sublime réparation, voulut voir sa rivale ; elle la pria en l’embrassant, d’accepter son portrait. Je vous le donne, lui dit cette princesse, afin qu’il ajoute à votre triomphe… afin qu’en vous comparant à lui, vous vous rappelliez chaque jour, combien devait être effrayée celle à qui la noblesse de votre âme rend le bonheur et la tranquillité et qui vous demande à tant de titres, d’être éternellement votre amie.

Ce grand trait de la générosité du duc de Guise ne calma pourtant point les troubles. Nous laissons à l’histoire le soin de les apprendre, et nous nous bornons à remener dans leur pro-